Les arts circassiens connaissent un essor important en Flandre depuis plus de dix ans. De grands noms comme Circus Ronaldo, Alexander Vantournhout, Collectif Malunés et D’irque & Fien rencontrent au moins autant de succès en France qu’en Belgique. Ce site web entend donner une vue d’ensemble de la dynamique de ce domaine artistique. Vous n’y trouverez pas seulement les grands noms ; nous vous inviterons également à découvrir des artistes et des compagnies moins connus, dont les créations sont de véritables joyaux.
En Flandre, le cirque constitue un écosystème dynamique réunissant des personnes et des organisations de tous bords. Cela va des compagnies expérimentales qui explorent délibérément les limites du cirque jusqu’aux cirques familiaux classiques qui pérégrinent de ville en ville chaque semaine, en passant par tout ce qui se situe entre les deux: des événements de portée locale aux festivals de renommée internationale, des professeurs travaillant avec des groupes cibles spécifiques aux artistes primés faisant partie de la crème de la crème des arts du spectacle, des organisations fondées par des pionniers à la politique culturelle flamande qui définit les orientations. Ce qui les unit et permet au cirque de rester durablement sur le devant de la scène, c’est l’amour du cirque.
Le cirque, qui connaît un essor important en Flandre depuis de nombreuses années, ne passe pas inaperçu sur la scène internationale. C’est notamment grâce à un investissement soutenu dans des structures de qualité que la large palette de talents peut s’épanouir et se produire. Depuis 2021, le paysage circassien flamand s’est enrichi d’une structure majeure: les pôles des arts du cirque. Les pôles cirque reconnus sont au nombre de quatre: Dommelhof (Neerpelt), CIRKLABO (Louvain), Miramiro (Gand) et PERPLX (Marke/Courtrai). Ces lieux offrent la possibilité aux artistes et aux compagnies de cirque de se développer, de s’immerger dans leur art et de se réorienter artistiquement, sans être contraints de travailler à la création d’un spectacle prêt à être présenté. Conjointement avec Circuscentrum, ces pôles jouent aujourd’hui un rôle de chef de file sur la scène internationale ; ils sont le partenaire idéal pour des partenariats durables.
La Flandre compte par ailleurs une vingtaine d’écoles de cirque, dont Cirkus in Beweging à Louvain qui, avec plus de 1.000 élèves uniques, est l’une des plus grandes d’Europe. Outre les petits écoles de cirque, principalement actifs à l’échelon local, huit grands écoles bénéficient également d’un soutien structurel. Ces derniers disposent des moyens nécessaires pour jouer un rôle décisif dans une série d’évolutions majeures visant à professionnaliser davantage le secteur (sécurité, inclusion,...). Circus Zonder Handen (Bruxelles), Ell Circo d’ell Fuego (Anvers), Circusplaneet (Gand), Circolito (Malines), Locorotondo (Turnhout), Salto (Tirlemont) et Woesh (Bruges) comptent des centaines d’élèves qui viennent se défouler et se former à diverses disciplines du cirque durant leur temps libre. Ils forment un terreau essentiel au renforcement de la professionnalisation du secteur. Chaque année, de nouveaux talents sortent des écoles de cirque pour suivre une formation artistique supérieure ou fonder leur propre compagnie.
Avec son Décret du cirque, la Flandre constitue le tremplin idéal pour monter une compagnie et des spectacles. Grâce au réseau relativement vaste de centres culturels et de maisons des arts engagées en faveur du cirque, l’offre circassienne touche un public toujours plus large. La programmation culturelle saisonnière fait assez régulièrement place au cirque. L’offre en matière de festivals de cirque est suffisamment abondante pour en profiter tout au long de l’année. En dépit de la connotation péjorative qui lui colle encore à la peau, le cirque constitue aujourd’hui une forme d’art à part entière qui continue de stimuler et de titiller l’imaginaire tout en évoluant constamment.
Si le cirque contemporain perce à partir des années 1990 en Flandre, c’est dans les années 2000 que seront posés les premiers jalons d’une politique circassienne intégrée. La reconnaissance politique du cirque « en tant qu’art » (en 2002) constitue un grand pas en avant sur le plan symbolique. Et l’introduction du Décret du cirque prévoit l’allocation de ressources à investir dans les arts du cirque. Rétrospectivement, cela a permis d’apporter une bouffée d’oxygène capitale au développement du secteur circassien. Pour la première fois, le secteur des arts du cirque est doté d’une vision politique, d’une modeste ligne budgétaire propre et d’un cadre de subvention flamand clair. Parmi les décisions remarquables à cet égard, on note, d’une part, la création de Circuscentrum en tant qu’organisation faîtière et, d’autre part, le traitement de toutes les formes de cirque sur un pied d’égalité ; classique ou contemporain, sous chapiteau ou dans une boîte noire, chaque type de cirque et chaque compagnie circassienne peut prétendre à des subventions.
Dans la période qui suit, le cirque flamand connaît un véritable essor, tant en quantité qu’en qualité. Le nombre de compagnies augmente à vue d’œil, les spectacles plaisent, et les tournées à l’étranger s’enchaînent. En Belgique, c’est en 2016 que le cirque réalise une percée définitive dans le monde culturel, lorsque trois compagnies de cirque différentes raflent les plus hautes récompenses à des festivals de théâtre renommés. Le cirque devient subitement incontournable.
Le cirque flamand se développe à un point tel que le Décret du cirque de 2008 n’est plus en phase avec la réalité. En 2019, le cadre législatif fait l’objet d’une évaluation et d’un remaniement en profondeur, en concertation avec le secteur. Le nouveau décret constitue une avancée majeure et redonne un nouvel élan à la scène flamande du cirque. Sur le plan financier également, le budget annuel mis à disposition passe de 2,7 à 5,7 millions d’euros. Le nouveau cadre de subventionnement prévoit non seulement un soutien par projet pour la création et la diffusion, les festivals, les frais de voyage et le développement à l’étranger, mais permet également de soutenir structurellement les pôles des arts du cirque, les compagnies et les écoles de cirque. Au travers du nouveau Décret du cirque, le gouvernement flamand vise à professionnaliser davantage le secteur. Les missions principales de Circuscentrum sont adaptées en fonction de l’évolution de la réalité ; la priorité n’est plus l’innovation, mais la consolidation, la recherche, la promotion et le soutien.
Outre l’allocation de moyens supplémentaires pour la mise en œuvre du décret sur la période 2021-2025, la Flandre dégage aussi un budget pour la promotion à l’étranger. Elle décide de consacrer ces ressources au renforcement des liens avec la France au cours des années à venir, mais elle vise également le déploiement à plus large échelle des instruments mis au point – comme ce site web, par exemple.
La stratégie qui consiste à se focaliser sur un sous-secteur et un pays spécifiques pendant plusieurs années constitue un nouvel instrument de la politique culturelle internationale. Tant le département flamand de la Culture que Circuscentrum considèrent Focus France comme un projet pilote dont l’objectif est d’examiner les possibilités de développement de relations durables qui feront la différence pour le secteur du cirque.
Plusieurs compagnies flamandes se sont déjà fait une place sur la scène française antérieurement et connaissent donc la voie à suivre. Certains artistes se produisent même plus en France que chez nous. D’autres trouvent qu’il est plus difficile d’intégrer le circuit français, voire n’y parviennent pas.
La France, pays voisin considéré comme prioritaire par la politique culturelle internationale, est une destination logique. Elle représente un marché important en termes d’opportunités pour les compagnies de cirque flamandes de se produire sur scène. Comme il n’est pas évident de voyager pour l’instant, nous considérons la proximité comme un avantage.
Le projet Focus France ne s’inscrit pas dans une dynamique d’innovation, mais d’exploration des possibilités, dans le but de mettre à profit, renforcer et consolider plus avant les bases posées antérieurement. Nous nous appuyons sur l’expertise des bâtisseurs de ponts et des compagnies que la France a déjà adoptés. Ce site web se veut être une source d’inspiration et d’information pour resserrer les liens avec la France.